Les Kabyles ont perpétué un artisanat ancestral,
source d'un revenu complémentaire longtemps important et
aussi moyen d'expression d'un « peuple artiste ». .
Cette production entrait dans un système d'échange économique et
culturel où chaque région ou tribu de Kabylie avait sa spécialité.
es villages avaient chacun leur jour de marché, qui donnait l'occasion aux
artisans locaux d'exposer leurs créations
De nos jours ces marchés traditionnels ont fait place aux foires
organisées dans les principaux centres de production artisanale :
« fête de la poterie » de Maâtkas,
« fête du bijou » des Aït Yenni,« festival du
tapis » des Ait Hichem,
etc. Cependant, comme dans le reste de l'Afrique du Nord et à la suite du déclin de
la société traditionnelle dont il était l'expression, l'artisanat est aujourd'hui menacé.
Tissage et broderie
La broderie,pratiquée exclusivement par les femmes, est principalement utilisée
dans la confection des habits traditionnels portés à l'occasion des
fêtes, en particulier des mariages. Elle fait vivre encore de nos jours
un nombre important de familles.
Le tissage utilise comme matière première la
laine du mouton,ou plus rarement celle du dromadaire. Il sert à réaliser de nombreux
objets qui ont une grande importance sociale, comme les burnous
(ibidhiyen)
,
les tapis, les couvertures, les takchabit
ou les takendourt, pour la
production desquels l'activité se maintient bien qu'elle soit menacée
jusque dans la transmission du savoir-faire.
Les tapis de Kabylie sont faits de
laine et confectionnés par les femmes. Ils sont destinés à un usage domestique,
sur le sol ou les murs, ou religieux, pour la prière.
Bien que menacé, l'art du tapis se conserve dans quelques villages de Grande
Kabylie.
à l'image de l'ensemble de l'artisanat kabyle, le tissage emploie une variété importante
de couleurs et des motifs géométriques qui remontent à un passé très ancien.
Il existe par ailleurs une très forte ressemblance entre les productions de Kabylie
et de la vallée du Mzab, autre région berbérophone. D'une manière générale, le tapis
amazigh est très coloré et constitue un objet de décoration très demandé.
Robes kabyles
Défilement d'images de robes kabyle
Poterie kabyles
La poterie kabyle (ideqqi
) révèle un ancrage africain en même temps que des relations
très anciennes avec l'art méditerranéen dont elle s'est enrichie
(formes arrondies et moulées, décors peints).
Faits d'argile de différentes couleurs selon les gisements, les objets créés
s'illustrent par la pureté de leurs formes et la simplicité de leur
décor mais aussi par la complexité des motifs et des techniques
employés.
Les signes et les symboles utilisés pour la décoration remonteraient au
Néolithique.
Le répertoire des coloris issus notamment de l'oxyde ferro-manganique,
du kaolin et de la résine de pin est également très ancien.
Au contraire de la fabrication des tuiles, effectuée par les hommes,
l'essentiel de la poterie à usage domestique est un travail
réservé aux femmes.
Son utilité est aussi religieuse : les familles s'en servent pour orner
mosquées et mausolées des saints soufis et des marabouts. C'est en particulier la fonction
du mesbah, un chandelier
utilisé aussi lors des festivités (mariages notamment).
La poterie tient un rôle important dans les fêtes, par exemple pour la
cérémonie du
henné, mais également dans la vie quotidienne,avec les jouets pour enfants qui sont des
figurines représentant des animaux.
Un des grands potiers kabyles, Boujemâa Lamali, exporta le savoir-faire
de la région au Maroc où il anima à Safi une école de la céramique.
Céramique, avec au centre un mesbah(v. 1900).
Plat d'argile (v. 1970).
Lampe à huile en forme d'oiseau (v. 1970).
couscoussier berbere
poterie seculaire kabyle
Travail du bois
Le travail du bois (takhdimt n'wasghar)
intervient dans la fabrication d'objets tels que les coffres
(sendouk), les portes (tigourra), les tables et, de
façon aujourd'hui marginale, les armes. Les essences utilisées vont
du pin d'Alep au chêne-liège en passant par le cèdre.
Les ouvrages sont souvent ornés de motifs géomé
triques (pointes, rosaces…). Historiquement le sendouk
est le meuble caractéristique de la région située à
l'est de la Soummam,chez les Aït Abbas, les Aït Ourtilane et dans le
Guergour.
Actuellement les productions traditionnelles disparaissent au profit de la
réalisation de coffrets, d'objets-souvenirs et de petits articles comme
les ustensiles de cuisine, par exemple les cuillères et les tabaqit (une sorte de djefna).
Le centre principal de cette activité est le village de
Djemâa Saharidj en
Grande Kabylie, également connu pour sa production de
vannerie.
Bijoux
Les bijoux de Kabylie sont très connus au
Maghreb pour leurs couleurs vives et leur raffinement. Constitués d'
argent, ils sont ornés de coraux récoltés en Méditerranée et parfois d'émaux.
Les couleurs des émaux sont obtenues par la préparation
d'oxydes métalliques : par exemple, l'oxyde de cobalt donne un bleu translucide, l'
oxyde de chrome un vert foncé
translucide et l'oxyde de cuivre un vert clair opaque.
Typiquement berbère, cet art s'est enrichi des apports des
Andalous qui ont fui l'Espagne lors de la Reconquista.
La technique de l'émail cloisonné serait ainsi un apport andalou, qui
aurait transité par Béjaïa
avant de se répandre dans l'arrière-pays pour
enrichir les techniques locales
. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à
des usages particuliers : broches de front ou de poitrine (tavrucht) et
fibules (tabzimt),
qui retenaient les robes en divers points, ceintures (tahzamt),
colliers (azrar),
bracelets (azevg),
bagues (tikhutam)
et boucles d'oreilles (talukin).
Les orfèvres kabyles les plus illustres sont les
Aït Yenni de Grande Kabylie. Il existe en
Petite Kabylie un type de bijou forgé en argent, semblable à
ceux des Aurès.
Collier Kabyle en Argent Massif
Une coiffe bijou kabyle.
bague kabyle
bijoux kabyle
pendentif amazight en argent
Patrimoine culturel
La culture kabyle appartient à l'ensemble culturel berbère,
comme celles des Chaouis, des
Touaregs
, des
Chenouis, des
Mozabites, ainsi que des autres berbérophones d'
Afrique du Nord. De par l'histoire et la proximité, elle a
considérablement influencé la culture urbaine des villes d'
Algérie, comme Alger ou
Constantine
Mais elle est par nature variée et diverse, comme l'a écrit
Mouloud Mammeri :
« Chaque village est un monde. Un sol bourré de valeurs,
de traditions, de saint lieux, […] d’honneur ombrageux,
de folles légendes et de dures réalités.
»
La Kaligraphie Kabyle
Ecrire votre prenom en kabyle tifinagh
Transcrire un prénom en Tifinagh
Conjugaison du verbe kabyle berbère, écouter = ḥess
L'écriture berbère : le Tifinagh
Tombée en désuétude depuis l'Antiquité pour les langues berbères du Nord, elle fut cependant conservée dans
l'aire linguistique touarègue (Sahara algérien, malien, libyen et nigérien) jusqu'au début du XXe siècle avant
d'être réintroduite par les militants berbéristes de l'Académie berbère. Aujourd'hui, le tifinagh a été adopté
par le Maroc comme alphabet de l'amazigh, langue officielle du pays depuis 2011 (le tifinagh s'est généralisé
et s'affiche partout : institutions, rues, entreprises, télévision, produits de consommation, médicaments, etc.).
L'Algérie, qui a officialisé l'amazigh en 2016, hésite entre le tifinagh, l'alphabet latin et l'alphabet arabe.
Cet alphabet, aussi appelé alphabet libyque, a subi des variations depuis son origine jusqu'à nos jours. Il
existe de nos jours un néo-Tifinagh dérivé de cette écriture.
Sommaire
Étymologie
Origine
Vestige archéologique
Écriture libyque
Ecriture et caligraphie Tifinagh
1 Étymologie
Le mot « Tifinagh » renvoie à une racine rappelant l'alphabet phénicien .
« Tifinagh est le pluriel de Tafineq qui signifie caractère
d'écriture en tamacheq. Par extension, tifinagh désigne toutes les gravures et les peintures aussi bien que les
caractères alphabétiques. On peut même dire que c'est ce dernier sens qui prévaut en certains cas. »
D'autres sources[Lesquelles ?] tendent à expliquer que le mot « Tifinagh » viendrait du verbe berbère « Fnagh » qui
veut dire « J'ai dessiné » .
Il existe une étymologie populaire soutenant qu'il s'agit d'un mot composé de tifin qui signifie « trouvaille » ou
« découverte » en berbère et de l'adjectif possessif nnegh qui signifie « notre ».
2 Origine
Dans la culture touarègue, l'inventeur mythique du tifinagh est l'ancêtre Anigouran, personnage connu pour sa grande
intelligence et auquel sont attribuées plusieurs autres inventions. [réf. souhaitée]
D'après Slaouti Taklit, enseignante de linguistique au département de français à l'université d'Alger, certains signes
de l'alphabet libyque remonteraient au capsien et auraient été tout d'abord des symboles religieux qui permettaient de
nommer des êtres ou des objets, car donner un nom revient à donner une réalité à ce que l'on nomme, autrement dit une
seconde vie .
D'aprés plusieurs linguistes, l'alphabet berbère ne serait pas un emprunt à l'alphabet phénicien comme le soutient une
hypothèse classique, mais proviendrait d'une émergence endogène qui renvoie à une dynamique socio-culturelle largement
interne à la société berbère, approche désormais admise par la majorité des spécialistes.
3 Vestige archéologique
Au Musée de Chemtou de Tunis, en Tunisie, on peut voir un obélisque avec des inscriptions gravées en tifinagh. Il fut
découvert dans le gouvernorat de Jendouba où se trouvent les ruines du site antique au Nord-Ouest de la Tunisie et qui
se nommait Simitthu (Simithu ou Simitthus) que l'on a traduit par Chemtou, cette cité datée du cinquième siècle avant J.C.
fût ensuite rattachée à la province d’Afrique proconsulaire à l’époque romaine.
Écriture libyque
4 Écriture libyque
On distingue deux formes très similaires de l'écriture libyque :
Le libyque oriental, a plutôt été utilisé dans l’Aurès (Algérie),
en Tunisie et en Libye ; Seule cette forme a été déchiffrée grâce
notamment à l'existence d'importantes inscriptions bilingues
punico-libyques. Ce déchiffrement a permis de déterminer la valeur
de 22 signes sur 24 ;
Le libyque occidental, qui a plutôt été utilisé le long de la côte
méditerranéenne de la Kabylie jusqu'au Maroc et aux Îles Canaries ;
elle comporte 13 lettres supplémentaires et serait, selon Février
(1964-65), la forme la plus primitive.
D'autres caractéristiques :
La gémination n'était pas notée ;
Les inscriptions sont souvent des dédicaces ou épitaphes. La plupart
sont brèves ;
Le sens de l'écriture n'est pas fixé, mais c'est plus souvent
verticalement de bas en haut et de droite à gauche. Chaque ligne
Une minorité de lettres permettaient de déterminer le début de la ligne.
Ces lettres sont appelées lettres directrices ou signes directeurs ;
Une hypothèse a été avancée que certaines lettres seraient secondaires
par rapport à d'autres.
5 Ecriture et caligraphie Tifinagh
Le tifinagh (ⵜⴼⵏⵗ ou ⵜⵉⴼⵉⵏⴰⵗ, Alphabet berbère latin : Tifinaɣ) est l'écriture
utilisée par les Berbères en Afrique du Nord pour écrire leur langue, le tamazight.
Tombée en désuétude depuis l'Antiquité pour les langues berbères du Nord, elle fut
cependant conservée dans l'aire linguistique touarègue (Sahara algérien, malien,
libyen et nigérien) jusqu'au début du XXe siècle avant d'être réintroduite par les
militants berbéristes de l'Académie berbère. Aujourd'hui, le tifinagh a été adopté
par le Maroc comme alphabet de l'amazigh, langue officielle du pays depuis 2011
(le tifinagh s'est généralisé et s'affiche partout : institutions, rues, entreprises,
télévision, produits de consommation, médicaments, etc.). L'Algérie, qui a officialisé
l'amazigh en 2016, hésite entre le tifinagh, l'alphabet latin et l'alphabet arabe. Cet
alphabet, aussi appelé alphabet libyque, a subi des variations depuis son origine jusqu'à
nos jours. Il existe de nos jours un néo-Tifinagh dérivé de cette écriture.
Artisanat amazigh
L'Artisanat Amazigh (Bijoux d
Kabylie sur la photographie)
est un exemple typique d'artisanat des régions enclavées d'Afrique du Nord,c'est aussi
le plus varié et le plus raffiné. Les bijoux amazigh sont
très connus en Afrique du nord pour leurs couleurs vives et leur raffinement.
Constitués d'argent, ils sont ornés de coraux récoltés en
Méditerranée ou parfois d'émaux. Typiquement
amazigh, au fil
de l'histoire l'art des bijoux kabyles s'est aussi enrichie des apports des
Andalous qui ont fui
l'Espagne lors de la
Reconquista.
Historiquement, l'artisanat amazigh a joué un grand rôle économique et social.
En effet, dans un pays montagneux qui n'offrait à l'expansion de l'agriculture que
des possibilités limitées, c'était souvent pour la population un complément
de ressources indispensable. L'artisanat en Kabylie se compose essentiellement de l'orfèvrerie,
la poterie, le tissage, le travail du bois et la vannerie.